A ceux qui ne savent pas ou ne savent plus
Ce qu’un enfant est fragile et vite reclus,
Ce qu’une blessure peut le défigurer,
Ce qu’une cassure est souvent mal réparée
Et qu’elle grandit vite et ne le lâche plus,
Ce que la misère pèse au dos de l’élu,
A ceux qui ne voient pas, à ceux qui ne voient plus
Ce qu’une plante sans racine est devenue
Et qu’elle s’acharne à survivre de rien,
Ce qu’un pauvre gamin sans enfance devient
Et qu’une fois adulte et guéri sans plaisir
Ce qu’il cherche la joie sans pouvoir lui sourire,
A ceux qui ne peuvent pas dire sans pleurer
Ce que fait la douleur sur une plaie damnée,
Ce qu’il est dur de n’être qu’un dans sa famille,
Ce que l’histoire manque, ne fut-ce que brindille,
Et ce que rappelle l’implacable mémoire,
Oh ce qu’il est pénible de ne pas savoir.
Pierre Bouvier
© Droits réservés / Photo : Edouard Dognin, Unsplash
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