Un enfant est parti, tête en l’air il s’envole,
Echappé de ce monde en une course folle
Un peu comme un oiseau s’enfonçant dans le ciel
Et cherchant quelque part une chose essentielle.
Je connais cet enfant car je fus comme lui,
Attiré loin de là, mais oublié depuis,
A cheval sur un rêve, je le sentais vibrer,
J’en retenais la bride, l’empêchant de cabrer.
Ce besoin est en nous et il est nécessaire
Tel un autre regard qui nous porte et nous sert,
On y voit chaque objet éclairé de son âme
Qui nous ouvre le cœur et l’esprit le réclame.
Et du rêve au poème il nous suffit d’un pas,
Lâchons-nous et courons à travers la pampa :
La nature nous parle, prêtons-lui attention,
Gardons-la en mémoire, vivons nos émotions.
Le poète au jardin cueille les papillons
Qu’il dépose sur la feuille avec son crayon,
Le printemps est furtif mais l’image est restée,
Ce moment est passé mais l’ouvrage est gagné.
Si tu sais contempler chaque jour devient fête
Et si tu sais rêver, alors tu es poète,
Cette douce poésie qui te fait grandir
Dans le même temps elle me fait rajeunir.
Pierre Bouvier
6 strophes, 24 vers, 12 pieds; rimes plates en alexandrins.
© Droits réservés / Photo : Jason Dent, Unsplash
Comentarios